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 Cat-Burglar [PV Catwoman]

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Batman
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MessageSujet: Cat-Burglar [PV Catwoman]   Cat-Burglar [PV Catwoman] I_icon_minitimeSam 5 Jan - 23:23

L'étroit faisceau d'une lampe-torche balaya lentement le vaste couloir central de l'allée. Dans un silence de mort, l'imposant vigile au faciès de bulldog s'assura que pas un des recoins n'avait échappé à sa vigilance. Professionnel et perfectionniste, Don McRoy poussa le vice jusqu'à refaire un second passage avec sa lampe (qu'il tenait d'une main ferme, l'autre reposant à proximité de l'étui contenant son taser) avant de pivoter d'un quart de tour, pour échanger avec son collègue situé à l'autre bout de la salle un rapide signe de tête. C'était la douzième fois que le solide trentenaire bouclait sa ronde au niveau de la salle des poteries, et comme à tous ses passages précédents, les lieux étaient déserts, calmes, et parfaitement en ordre.

La compagnie qui employait Don McRoy avait été contacté par le directeur du muséum de Gotham City pour assurer une permanence exceptionnelle sur une durée de cinq jours. Cinq jours très bien payés, afin de doubler la sécurité affectée à la surveillance d'une énième collection de babioles. C'est d'un coup d’œil blasé que le vigile considéra une quelconque poterie datant de Mathusalem comme s'il s'était agi d'un vulgaire cendrier. L'archéologie demeurait très éloignée des centres d'intérêt de ce passionné de football, qui glissa une œillade complice à la caméra couvrant l'angle supérieur de la pièce où il se trouvait. En se grattant la mâchoire d'une main distraire, Don plaignit le pauvre gars responsable de la télé-surveillance, coincé dans son petit bureau, probablement en train de siroter son vingtième café de la nuit pour repousser les bras si tentants de Morphée, les yeux rouges à force de consulter inlassablement des écrans de sécurité sur lesquels rien ne se passait. Pour rien au monde il n'aurait voulu être à la place du malheureux bougre.

Réalisant qu'il aurait déjà dû reprendre sa ronde, le vigile expérimenté pressa le pas pour maintenir la cadence imposé. D'ici cent-vingt secondes, Ed, chargé de surveiller le deuxième étage, guetterait d'en haut des escaliers son aval avant de repartir. Si McRoy n'était pas là pour lui signifier que tout était en ordre, l'alerte serait aussitôt donnée, entraînant le verrouillage de toutes les sorties et l'envoi d'un appel de détresse au commissariat central. Une procédure parfaite pour coincer un voleur trop sûr de lui... Mais qui valait un renvoi assuré si la raison de l'alerte s'avérait n'être qu'un retard de parcours d'un des gardes. Légèrement essoufflé, Don atteignit son poste en temps et en heure, adressant d'une main faible un geste équivoque à son collègue, qui, avec le même entrain, repartit en chemin inverse. Huit employés sillonnaient en tout les trois étages du muséum endormi, plus un assis dans un fauteuil inconfortable pour surveiller les écrans de caméras et, selon toute vraisemblance, pas un ne s'amusait. Il fallait reconnaître que, passés les deux premiers soirs où l'adrénaline et la peur de voir débarquer toute une équipe de cambrioleurs vous maintenaient éveillé, les rondes monotones dans un décor passablement inintéressant avaient de quoi chasser tout enthousiasme de l'esprit. Le pire étant que chaque pause ou arrêt, même aux toilettes, devait être préalablement signalé par radio, sans quoi le responsable de la télésurveillance se faisait une choix de vous contacter pour savoir pourquoi il ne vous voyait plus à l'écran. Et comme les talkies-walkies n'avaient qu'un seul canal de discussion, tous les collègues vous entendaient prétexter un besoin urgent. Vers trois-quatre heures du matin, il suffisait parfois d'un rien pour faire rire...

De l'extérieur, le muséum ressemblait à une imposante bâtisse, avec une façade surchargée de fenêtres, deux ailes de même longueurs s'éloignant d'un bâtiment central chapeauté par deux étages supplémentaires servants de réserve. Lumières intérieures éteintes, on aurait pu croire le monument culturel désert sans les furtifs éclats de lampes-torches visibles depuis la rue. Pour la quatrième fois cette semaine, une vague forme humanoïde fondue dans l'obscurité d'un toit attenant au muséum parcourait de son regard inhumain le prestigieux site de l'exposition.

Un coup de vent plus puissant que les autres fit s'envoler un vieux tirage du Gotham Globe, dont les trois-quarts des pages avaient été déchirées par l'usure, ou rendues illisibles par la pluie. Miraculeusement épargnée, la une du quotidien s'accrocha aux relief d'un toit, voletant follement au-dessus des rues sillonnées par des véhicules de toutes marques.

Spoiler:

« Pensez-vous qu'elle se manifestera ce soir, monsieur ? »

La voix aux intonations discrètement britanniques d'Alfred résonna dans l'oreillette dissimulée sous le masque du Chevalier Noir, qui prit son temps pour répondre.

« Elle viendra... Tôt ou tard. Et plus cette cambrioleuse de haut vol mettra de temps à se manifester, plus la certitude de son apparition augmentera. Elle ne peut pas ne pas venir. Nous avons tout fait pour attirer son attention. »

Un relent de frustration perça dans le timbre rauque et guttural de Batman, tandis qu'il répondait à son acolyte de toujours. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il se serait bien gardé de donner la chasse à une voleuse ; Double-Face, les évadés de Blackgate, la mafia prise à la gorge, ou encore l'inconnu tueur de criminels ; tous exigeaient l'intervention de l'ombre de Gotham pour les stopper avant qu'ils ne commettent d'horribles actes de barbarrie ou ne débutent un conflit à grande échelle sur le territoire gothamite. Nonobstant ses arguments pourtant valables, le majordome de Bruce Wayne, ainsi que Lucius Fox, s'étaient mis en tête de pousser le trentenaire noctambule à prendre au sérieux le dossier de "la cambrioleuse aux pattes de velours". En quoi une simple dérobeuse d'objets précieux pouvait-elle menacer Gotham ? Tout simplement en découvrant involontairement l'identité civile de son Chevalier Noir...

L'hypothèse avait prise l'amant de Rakel de court, mais tenait malheureusement bien la route : et si, comme l'avait innocemment laissé entendre un jour Alfred, en voulant se frotter à la crème des systèmes de sécurité pour tester ses talents de chatpardeuse, la criminelle de réputation féline se rendait au manoir Wayne, croyant dénicher derrière les verrous les plus solides d'incommensurables richesses ? Qu'arriverait-il si une virtuose de la cambriole pénétrait dans le saint des saint, la Batcave, et comprenait que Bruce Wayne et Batman ne faisaient qu'un ? Assurément, elle revendrait l'information aux plus offrants, ou contacterait le milliardaire lui-même pour le faire chanter... Ce qui compliquerait nettement la croisade de la chauve-souris contre le crime et la pègre. Et ce ne fut pas Lucius Fox, pourtant généralement très confiant en ses gadgets, qui vint contredire la théorie du dernier-né Pennyworth. Ramené à la réalité par les deux hommes, Bruce s'était rendu à l'évidence, et avait rapidement préparé un piège dont l'appât (un saphir à la valeur... Inestimable, à en croire les spécialistes) ne manquerait pas d'attirer une cambrioleuse fascinée par la difficulté et les objets de grande valeur.

Tous les sens aux aguets, son costume noir sur les épaules et sa cape drapée autour de lui pour le rendre quasiment invisible pour l'observateur inexercé, le traqueur de criminels toisa les environs, vérifiant et re-vérifiant toutes les trente secondes chaque point d'accès au muséum en se servant de micro-jumelles extraites de sa ceinture multifonction.
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MessageSujet: Re: Cat-Burglar [PV Catwoman]   Cat-Burglar [PV Catwoman] I_icon_minitimeLun 7 Jan - 22:27



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Cat-Burglar.



    Une main féminine laçait une botte de cuir autour d’une jambe parfaitement galbée. La tenue était plus que provoquante, toute de cuir noir et moulante à souhait. Et cette tenue contrastait fondamentalement avec le cadre qui entourait sa propriétaire. Une petite chambre proprette mais étroite, étriquée, semblant emprisonner la femme dans ses filets. Les rares personnes qui y avaient mis les pieds l’avaient perçu ainsi. Pour Sélina, rien de tel. C’était sa tanière, son chez elle. Un appartement miteux des bas-fonds de Gotham. Qui pouvait se douter que derrière l’apparence miteuse de ce logement se cachait la plus célèbre et habile voleuse de la ville ?

    Tu as conscience que c’est un piège, j’espère ?
    Parfaitement, Holly, je ne suis pas stupide.
    Tu n’es pas stupide mais tu y vas quand même. C’est pas paradoxal ça ?
    Tu sais bien que je suis une femme pleine de paradoxes…

    Holly Robinson était la seule au courant de la double identité de Sélina Kyle. Elle l’avait repêché dans le ruisseau et elle lui devait tout. Les deux femmes étaient très liées, bien que chacune assez mystérieuse. Comme des sœurs, elles appréciaient grandement la compagnie de l’autre. Mais parfois, Holly s’instituait la conscience de la jeune femme et Sélina était loin d’apprécier. Bien sûr, elle n’était pas sotte. Pour avoir sa maîtrise et sa finesse, on devait avoir un minimum de jugeote. Ou plutôt un maximum. Le nombre d’occasion de cette nature ne se présentait pas deux fois en une vie. Et c’était bien trop tentant. Sélina était méfiante de nature. Après tout, dans sa profession, on ne survivait que grâce à cela. Elle savait que dérober l’objet ne serait pas facile, c’était le moins qu’on puisse dire. Mais malgré cela, elle ne pouvait résister à pareille tentation. Par contre, si elle savait qu’un piège lui était forcément tendu, elle ignorait par qui. Elle supposait la police. Elle était loin d’imaginer la vérité. En tout cas, elle devait redoubler de prudence pour venir à bout de ce défi. Elle termina d’enfiler sa combinaison. Holly la regardait du coin de l’œil, secouant la tête d’un air désapprobateur.

    Et si tu tombes sur lui ce soir ?
    Sur qui ?
    Tu le sais bien.
    Et bien j’aviserai. J’ai toujours rêvé de taquiner la chauve-souris.

    Sélina ne connaissait Batman que de réputation. Il semblait bien trop occupé pour s’intéresser à elle et cela lui convenait à merveille. Elle savait qu’à côté de criminels comme le Joker ou Double-Face, elle faisait figure de sainte parmi les saintes. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Elle ne volait qu’aux riches, jamais aux gens dans le besoin. Elle jouissait ainsi d’une bonne réputation à Gotham. Elle était même plusieurs fois venue en aide aux femmes violentées qu’elle apercevait lors de ses virées nocturnes. Violentée, ait-elle besoin de le préciser, par des hommes. Les hommes, toujours eux. Sélina en était parfaitement libre, n’avait que des amants de passage et ne s’attachait à personne. Une femme autonome et farouchement prête à défendre sa solitude.

    Que comptait-elle faire de pareille richesse ? La revendre, via des intermédiaires histoire qu’on perde sa trace. Et naturellement, la revendre visage masqué. Sélina était une belle femme qu’on regardait, Catwoman une voleuse experte qui revendait et frayait avec les milieux louches. Ne jamais associer les deux pour pouvoir conserver son anonymat. L’anonymat synonyme de liberté. Sélina avait beaucoup souffert, elle n’avait pas eu une vie facile ni particulièrement heureuse mais elle ne se plaignait pas spécialement.

    La nuit était complète et Gotham s’enlisait dans le crime et la contrebande. La belle ville de l’ombre que chérissait tant Sélina. Elle aimait cette ville, oui. A sa manière. Elle avait endossé le rôle de Catwoman ici après tout. Elle s’y sentait comme chez elle. La jeune femme virevoltait aisément et passait de toit en toit. Rien ne pouvait l’arrêter. Elle avait suffisamment confiance en elle et pourtant redoublait de prudence. Sélina n’était pas une tête brûlée, se sentant pousser des ailes et pourvue d’un ego surdimensionné. Elle faisait ça par amour du risque, pas par envie de gloire et de renommée. La jeune femme aimait les défis, voilà tout. J’ose tout ce qui sied à un homme, qui n’ose plus n’en est pas un. Catwoman était prête, se déplaçant avec la grâce qui la caractérisait. Elle marchait lentement, silencieusement, épousant les ombres qui l’entouraient et se fondant en elles. Elle avait le manteau de la nuit pour la dérober à leurs yeux.

    Elle se rapprochait de son objectif et plus la distance s’amenuisait, plus elle progressait lentement. Elle avait naturellement étudié le terrain auparavant. Elle avait repéré les rondes, les agents. Il y avait toujours une faille. Et c’était toujours une faille humaine. Les machines bien huilées, de précision n’avaient que rarement des pannes et leur centre de commande était bien trop sécurisé pour s’en approcher et provoquer la panne. Il y avait donc les bons vieux humains qui, eux, n’étaient protégés par aucune sécurité. Elle savait manipuler les hommes, les amener à faire ce qu’elle voulait. Bon, n’exagérons rien, il s’agissait de vigiles surentraînés, qui étaient largement bien payés et donc probablement pas corruptibles. Et la vue d’une jolie femme ne suffirait pas à les émoustiller et à les détourner de leur mission. L’élimination était la méthode qui s’avèrerait la plus efficace. Et la rapidité. Car elle avait suivi leur manège grâce à un mouchard qu’elle avait placé elle-même, en plein jour, en tant que simple visiteuse. Elle avait ainsi pu voir que chaque gardien faisait un parcours précis et faisait signe à son collègue pour lui signaler que tout était ok. Si ce n’était pas le cas, nul doute que l’alarme serait déclenchée. Elle devait donc les éliminer au fur et à mesure de son avancée tout en étant assez rapide pour que le suivant n’ait pas encore terminé son tour de ronde. Restait le problème du responsable des caméras de vidéosurveillance. Le plus important car il avait l’œil sur tout. Mais il y avait une faille. La pièce dans laquelle il était possédait une fenêtre, certes, très haute, au cinquième étage. Rien d’infranchissable pour une cambrioleuse de la souplesse de Sélina munie de quelques gadgets bien choisis.

    Elle était enfin arrivée devant le bâtiment. Elle observa les alentours, guettant une éventuelle présence policière mais rien de tel. Pourtant, elle aurait juré sentir une présence dans son dos. Un regard posé sur elle qui l’épiait. Elle continua de scruter l’obscurité. Rien. Elle ne détectait personne. Etrange. Elle avait un mauvais pressentiment. Et pour ce genre de choses, elle avait l’intuition féminine, une sorte de sixième sens. Elle fut tentée d’abandonner. Mais la proximité de la cible si tentante la poussa à continuer. Elle se laissa glisser lestement le long du bâtiment, qu’elle longea doucement, silencieusement. Elle se fondait parfaitement dans l’ombre et seul un œil d’expert aurait pu la déceler. Elle arriva devant la façade qui l’intéressait. Du bout de ses doigts sortirent des griffes fines, taillées spécialement. Elle les planta tout simplement dans des petites failles du mur et escalada ainsi en souplesse l’enceinte. Arrivée devant la fenêtre, elle jeta un coup d’œil à l’intérieur. Elle apercevait la silhouette de l’homme qui semblait somnoler ou jeter un œil sur ses écrans, totalement détendue. Elle sourit, féline. Silencieusement, elle dessina un cercle du bout de sa griffe tranchante comme un rasoir et fit basculer le cercle ainsi formé de son côté. Passant par la fenêtre, elle atterrit en souplesse et toujours en silence de l’autre côté. S’approchant lentement de l’homme, elle plaqua un mouchoir rempli de chloroforme sur le nez du garde qui se débattit quelques secondes avant de s’effondrer, inconscient.

    Elle regarda les écrans. Tout allait bien, les gardes continuaient leur marche. Sélina sourit pour elle-même. Sans se retourner, elle murmura :

    Je sais que vous êtes là. Enfin on se rencontre. Vous aimez espionner les jolies filles ?
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MessageSujet: Re: Cat-Burglar [PV Catwoman]   Cat-Burglar [PV Catwoman] I_icon_minitimeVen 11 Jan - 0:08

* Je ne devrais pas faire ça... Si Alfred ou Rakel l'apprenait, ils refuseraient de m'adresser la parole. Pour toujours. *

Les instants où Bruce, derrière son inflexible masque, ressentaient de la culpabilité commençaient à se manifester à une fréquence alarmante, ces derniers temps. Comme si le cheminement de ses pensées avait été inscrit dans la pierre bordant son champs de vision, la vigilante sentinelle y braqua son regard scrutateur, s'abîmant un peu trop longtemps dans la turpitude de ses réflexions. Alors que l'après-midi même, le Chevalier Noir avait acquis la certitude que son plan d'action était à l'abri des critiques moralisatrices, l'indécision freinait désormais sa froide résolution, contaminant son être telle de l'acide rongeant une paroi d'acier.

Comme pétrifié, la nuque à demie courbée, Batman, un genou appuyé sur le sol dur et granuleux des hauteurs, réexamina sa stratégie. Refusant d'abandonner ses enquêtes en cours, ne fusse qu'une courte semaine, le Détective avait finalement réussi à mettre en adéquation ses projets avec les inquiétudes de ses alliés. Sous le prétexte de donner la chasse à la plus célèbre cambrioleuse de Gotham, Bruce espérait secrètement ferrer un plus gros poisson : l'encapuchonné. L'impuissance avec laquelle le trentenaire avait été contraint de fuir le théâtre d'une sanglante exécution ne cessait de hanter le milliardaire orphelin, telle une épée de Damoclès. De plus en plus déterminé à neutraliser le traqueur au long manteau, Batman avait fini par réaliser que sa meilleure chance de prendre en flagrant délit un tueur de criminel serait de rester dans le sillage d'une de ses proies. Et quel meilleur choix que la plus médiatisées d'entre elles, une voleuse aux oreilles triangulaires provoquant les autorités avec un luxe d’indécence ?

Certes, il était impossible pour le moment de savoir si un palmarès constitué de vols et d'intrusions sans dommages collatéraux qualifierait la Chatpardeuse pour son intégration dans le groupe des têtes mises à prix par la Faucheuse. Mais quitte à s'occuper d'une femme dans l'illégalité, autant essayer de faire d'une pierre, deux coups. La méthode avait revêtu un aspect plutôt séduisant, en début de semaine. Mais depuis, l'exaltation de l'héritier Wayne était retombée, et des considérations plus terre-à-terre l'assiégeaient.

* Je suis en train de me servir d'une personne comme d'un vulgaire appât, comme d'un objet ! Dans mon esprit, l'estime accordé à cette cambrioleuse s'arrête au même niveau que la valeur sentimental qu'a pour moi le saphir exposé... ce n'est pas comme ça que je prévoyais de sauver ma ville. Pas avec de telles méthodes. Et est-ce que la fin, la possibilité d'envoyer en prison en dangereux tueur en série, justifierait cette instrumentalisation d'être humain ? *

Le dialogue intérieur marquait les deux préoccupations principales du pupille d'Alfred : arrêter la Faucheuse, en se comportant avec la froideur implacable de la Bête qui le possédait chaque fois que son visage se recouvrait du masque de Batman ; et malgré tout, rester au-dessus du comportement d'un criminel. Les criminels tuaient ; Batman ne tuait jamais. Les criminels méprisaient la Justice ; Batman s'efforçait de la seconder... Mais les criminels faisaient aussi peu cas de la vie humaine.
Et leur Némésis ?

Se posant sérieusement la question, la silhouette tapie dans la nuit releva les yeux par réflexe, s'apperçevant que, pendant qu'il soliloquait distraitement dans son coin, une gracieuse inconnue semblant sortir tout droit de nulle-part avait entrepris d'escalader la façade du muséum, indifférente à la hauteur vertigineuse séparant le cinquième étage du sol. Pour des raisons strictement professionnelles, Bruce chaussa ses micro-jumelles en se morigénant in petto, s'attardant sur l'allure de la féline ainsi que ses ustensiles. Il put inventorier de la sorte un fouet (arme ? Accessoire ? Impossible de le définir avant d'avoir vu sa propriétaire l'employer), ce qui ressemblait à une paire de lunettes (relevée sur le sommet du crâne de la jeune femme) et des gants pourvus de griffes faites pour permettre l'ascension de n'importe quelle surface verticale un tant soit peu friable.

* L'argent de ses précédents larcins semble avoir été bien investi... Cette as de la cambriole possède un attirail de pointe, et sait exactement comment s'en l'exploiter. Et comme de juste, elle possède les qualités physiques qu'on attendrait de la voleuse numéro un... *

Le gardien solitaire de Gotham abaissant les jumelles. Ce geste eut pour effet de re-transformer la chasseuse de joyaux venue défier le système de sécurité du muséum en une fine silhouette gainée de noir se mouvant sous la voute nocturne. Dans des mouvements harmonieux qui ne paraissaient pas lui coûter le moindre effort, l'intruse réduisit la distance la séparant de son objectif, tandis que de son poste d'observation, le Chevalier Noir achevait de prendre sa décision. Trop de paramètres rendaient le jeu auquel il avait voulu jouer dangereux. Trop d’imprévus étaient susceptibles de venir se glisser dans le plan d'apparence optimal de Bruce, et en faire le pire des cauchemars. Qu'arriverait-il si la Faucheuse guettait déjà la demoiselles aux pattes de velours, enveloppée d'ombres, ses armes prêtes pour l’exécution sommaire ? Le trentenaire brun le savait, la cambrioleuse n'était pas une tueuse. De quelles compétences martiales disposait-elle ? Et surtout, sachant que celles de l'inconnu pourchassant les criminels égalaient le niveau de la chauve-souris, parviendrait-elle à survivre le temps que Batman intervienne ? Le propriétaire de Wayne Entreprise ne saurait se pardonner d'avoir tendu le piège ayant permis à un sociopathe d'assassiner une voleuse. La femme en cuir noir, quoi qu'on en dise, n'avait au demeurant pas de sang sur les mains. Pas pour le moment... Ce soir, elle allait peut-être devenir une victime à la sentence non-méritée.

* Le choix est vite fait : je dois l'arrêter, et rapidement. Plus tôt j'interviendrai, et plus faibles seront les risques que les choses tournent mal. *

Sans même baisser les yeux, le prédateur nocturne porta une main gantée à sa ceinture, récupérant son grappin avant d'ajuster sa visée. Ciblant le rebord d'un immeuble de l'autre côté de la rue, il enfonça le déclencheur, projetant une tête aimantée avant de se laisser tracter par le moteur triphasé de son appareil. Moulinant de plus en plus vite, le grappin accéléra l'allure à laquelle son propriétaire s'élevait. Jugeant sa poussée suffisante, Bruce décrocha la tête aimantée, ouvrant les pans de sa cape pour survoler la rue en planant, silencieux tel un rapace fondant sur sa proie. En quelques seconde, filant en pente descendante sur la fenêtre du cinquième étage du muséum, il eut rejoins l'inconnue, qui s'était déjà coulée à l'intérieur du vénérable bâtiment. Mâchoires serrées, cape fermée sur son torse, le noctambule profita que le vigile chargé de surveiller les écrans de contrôle soit mis hors d'état de nuire pour rejoindre la féline dans la pièce.

Le disciple renié par Ra's Al Ghul vérifia fugitivement qu'aucun écran ne reflétait son arrivée à celle qu'il souhaitait surprendre, et se fondit dans la pénombre ambiante, prévoyant de suivre à pas feutrées la jeune femme jusqu'à ce qu'une occasion idéale se présente pour la mettre hors d'état de nuire. Rien ne le pressait, puisqu'elle ignorait tout de sa présence.

Je sais que vous êtes là.

Pris de court, Bruce sentit des fourmillement lui parcourir l'échine. Tous les sens aux aguets, les muscles comme prêts à se tendre au moindre danger, l'expert en infiltration dépensa vingt secondes à lister toutes les erreurs qui avaient pu lui ôter l'avantage de la surprise. Conformément à l'image d'inhumanité qu'il désirait entretenir auprès de ses adversaires, Batman ne rétorqua pas, et ne laissa sur son visage à demi-masqué aucun trace indiquant qu'il ne s'attendait pas à être découvert. Se bornant à afficher son éternel rictus impassible pour donner le change, il arriva au terme du délai qu'il s'était imposé pour dénicher une explication cohérente à sa situation, et dû reconnaître qu'il n'en voyait pas.

Enfin on se rencontre.

Quatre petits mots, murmurées d'un timbre feutré mais qui en disaient très long sur la jolie brune symbolisée par son agilité de félidée. Ni la nervosité ni la peur n'égrainèrent son ton accueillant, presque amical, là où la plupart des malfrats bégayaient de terreur en croisant le chemin de la chauve-souris. Les paupières du fils privilégié de Gotham se plissèrent en comprenant que le profil qu'il avait dressé de la voleuse se vérifiait : un goût du risque très prononcé, qui étouffait complètement toute notion de danger chez cette virtuose de "l'emprunt à durée indéterminée". Quant au sens même de sa phrase...

* Elle... Attendait ma venue ? *

Le déroulement de son plan si soigneusement élaboré parut brutalement s'enrailler. A l'entendre, la chatpardeuse avait délibérément piégé son interlocuteur plus que lui-même ne l'avait piégée... Autre élément de mauvaise augure (et non des moindres) : d'expérience, le Chevalier Noir savait que les originaux avouant avoir guetté l'arrivée de l'ombre de Gotham se révélaient généralement être des sociopathes tueurs en puissance, dangereux et capables du pire. Plus que jamais méfiant, le combattant expérimenté resserra ses points gantelés bardés de courtes lames courbes, s'attendant presque à ce que l'intruse aux lunettes relevées se jette sur lui sans prévenir, pour l'attaquer en le prenant au dépourvu. Provocatrice, l'intéressée sut trouver une explication nettement plus triviale au mutisme de son visiteur de minuit.

Vous aimez espionner les jolies filles ?

« Seulement celles qui s'introduisent dans un lieu public pour y dérober quelque-chose. »

La voix rauque et caverneuse que Bruce employait lorsqu'il devenait Batman s'était élevée, juste après que l'hypothèse fut émise par la voix féminine. Répondant par automatisme, simplement pour ne pas laisser l'autre donner l'impression de dominer les échanges, l'héritier Wayne regretta presque aussitôt sa formulation, un peu trop impulsive à son goût. La partie de son cerveau la plus fidèle à Rakel lui indiqua notamment que sa réplique aurait dû (au minimum) contester le caractère "joli" de la fille ayant prit la parole, voire insinuer qu'aucune cambrioleuse ne pouvait être qualifiée de "belle". Malheureusement, le trentenaire aurait menti en affirmant une telle allégation.

* Belle ou pas, elle s'est illégalement introduite dans le muséum, avec l'intention manifeste d'y voler quelque-chose. C'est donc une criminelle qu'il faut envoyer sous les verrous. *

La Bête hantant la psyché traumatisée de l'orphelin de Crime Alley fit l'effet d'une douche froide au combattant du crime. L'heure n'était pas au badinage. Aussi agréable et chaleureux qu'une porte de prison sibérienne, son timbre tranchant reprit durement :

« N'espérez pas me droguer, comme ce garde. Votre carrière de voleuse va s'arrêter, ici, et ce soir. Vous allez rejoindre le quartier haute sécurité de Blackgate. »

Son assurance retrouvée, le pupille d'Alfred avança d'un pas en direction de sa vis-à-vis, le talon de sa lourde botte pesant sur le sol. Vautré par terre, le vigile ronflait, bouche entrouverte, tel un bienheureux. Sous ses lourdes paupières closes, ses yeux roulaient doucement. Mais à aucun moment le regard de Batman ne quitta la silhouette de la responsable de ce sommeil artificiel, dont la tenue laissait peu de place à l'imagination. Les extrémités fébriles, comme avant chaque lutte contre une potentielle menace, il ne s'embarrassa pas d'énoncer le moindre ultimatum, enserrant d'une poigne de fer l'avant-bras de la cambrioleuse tout en amorçant un geste, comme pour se saisir d'un objet à sa ceinture. Son cerveau détecta comme la prémices d'un imprévu, et tout s'accéléra ; avec la souplesse d'une danseuse, sa prisonnière lui faussa compagnie, la longue chevelure brune lui fouettant au passage le visage. Agacé d'avoir lâché prise si aisément, il se mit en garde, coudes proches du corps, paumes entrouvertes. Confronté à ce retour à la case départ inattendu, Bruce mobilisa ce qu'il lui restait d'assurance et de férocité pour menacer l'agile acrobate de son ton rocailleux.

« Où comptez-vous aller ? Le muséum est gardé, vous n'avez neutralisé qu'un seul des vigiles, et je me trouve entre vous et la fenêtre par laquelle vous êtes entrée. »


Dernière édition par Batman le Lun 14 Jan - 14:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cat-Burglar [PV Catwoman]   Cat-Burglar [PV Catwoman] I_icon_minitimeDim 13 Jan - 18:34

    Avait-elle des remords des activités criminelles qu’elle avait ? Non, absolument pas. Sélina ne volait que les riches. Elle dépouillait ceux qui vivaient dans le luxe, sans se soucier du petit peuple qui crevait de faim. Des êtres vils et cupides, sans amour de leur prochain. Elle ne se voyait pas spécialement comme une justicière mais du moins, elle se sentait proche de la justice, la vrai. Elle rétablissait l’équilibre dans la société de Gotham. Ce n’était pas avec les quelques dons des puissants que les plus pauvres s’en sortiraient.

    *Ce n’est pas en restant à se morfondre qu’ils s’en sortiront. Ils doivent se révolter, comme moi, pour s’en sortir. C’est ce qu’ils ne comprennent pas.*

    Sélina était loin d’être une révolutionnaire. Elle pensait avant tout à elle et à elle seule. Mais elle pouvait se regarder chaque matin dans la glace car, contrairement à d’autres criminels, elle avait des principes. Et dérober aux riches mais ne pas peser sur les épaules de personnes de peu de moyens, en faisait largement partie. Elle n’était cependant pas classer dans les criminels pour rien. Elle préférait ne pas tuer mais si elle y était contrainte, elle n’hésiterait pas, contrairement à Batman. C’était une différence majeure entre eux. Bien qu’elle n’ait jamais eu à prendre ce genre de décision pour le moment. De temps à autre, Sélina volait à la rescousse de jeunes femmes dans les rues de Gotham, la plupart agressées par des hommes. Féministe ? Oui, certainement. Du moins, une femme libre, sans entrave ni attache d’aucune sorte. Et un homme n’était-il pas l’attache par excellence ? Bien sûr, Sélina avait des amants de temps à autre. Mais elle s’en lassait vite, ne tombait jamais amoureuse et les choisissait de préférence riches afin de les détrousser dès que possible.

    Sélina était seule et elle était très bien ainsi. Holly lui avait souvent demandé pourquoi elle ne trouvait pas un homme pour partager ses nuits. Sélina lui faisait immanquablement la même réponse. Aucun homme n’avait jamais réussi à faire battre son cœur aussi vite qu’un collier de rubis pouvait le faire. Naturellement, avoir un homme représentait quelques avantages, elle ne le niait pas, notamment le fait d’être protégée. Mais Catwoman avait-elle vraiment besoin de protection ?

    *Arrêtes de penser à des choses aussi stupides. Un homme n’est d’aucun intérêt pour toi. Tu sais très bien te défendre toute seule. La force brute n’est pas d’une grande utilité face à la subtilité et à l’intelligence. Deux qualités plutôt rares chez un homme. A fortiori chez le même mâle. Les hommes n’apportent que des ennuis, ça a toujours été le cas. Ils te rendent faibles et idiotes quand tu es amoureuse.*

    Sélina était-elle une femme froide et distante ? Bien sûr que non, elle était la sensualité incarnée. Elle aimait jouer de séduction. Mais c’était un jeu. Un jeu où elle maîtrisait chaque chose. Chaque partie. Elle considérait cela comme une sorte de combat entre deux êtres. Et elle ne se sentait nullement liée, de quelque manière que ce soit, à sa victime. Si ce n’est peut-être par le lien qui unit le chasseur à la proie. La même excitation et la même volonté de gagner. Oui, elle était un prédateur dans les rues de Gotham. Mais de plus gros poissons existaient dans l’océan et un prédateur en règle général était lui-même la proie d’un autre, immanquablement.

    Sélina, malgré ses pensées qui l’assaillaient, n’avait guère perdu de temps. Elle avait utilisé ses accessoires plus perfectionnés les uns que les autres pour entamer la lente ascension qui la mènerait dans les hauteurs. Durant cette ascension, elle aurait juré que quelqu’un l’observait. Son sixième sens peut-être. Elle aurait été bien incapable de dire qui. Certainement pas un flic ou un mafieux. Elle les aurait déjà repérés. Et puis, qui aurait ainsi pu la suivre du regard dans le noir quasi complet, alors qu’elle n’était qu’une ombre parmi les ombres ? Un nom lui vint spontanément à l’esprit. Batman. Et si c’était lui ? Elle secoua la tête. Elle devait rester concentrée sur sa tâche. Mais la pensée de son regard coulant sur elle n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire.

    *Alors, alors, chère chauve-souris, on fait son timide ? On se cache dans la nuit sans vouloir s’approcher du chaton ? Je sens ta présence. Enfin un adversaire à ma taille. Cette nuit promet d’être plus intéressante que ce que je croyais…*

    Sélina avait parfaitement conscience qu’il s’agissait d’un piège. La police lui en avait tendu de nombreux et elle n’avait pas résisté au plaisir de s’y rendre, de voler tout de même les appâts tendus pour elle et de repartir, laissant les forces de l’ordre en rage et honteux. Elle comptait faire la même chose ce soir, à ceci près qu’elle se rendait compte que l’homme derrière le piège n’était nul autre que Batman. Il avait certainement dû mettre Bruce Wayne dans la confidence. Ou peut-être le milliardaire ignorait que le vengeur masqué choisirait son exposition pour piéger la voleuse. Sélina ne connaissait pas Bruce Wayne. Elle n’avait aucun respect pour ce milliardaire gâté et capricieux que dont tout Gotham épiait les faits et gestes. La star de la ville, avec son building à son nom. Non, elle n’avait que mépris pour les gens tels que lui. Et dérober des éléments de sa collection serait un plaisir sans nom. Bien évidemment, Sélina ignorait totalement la double identité du vengeur masqué. Mais cela aiguisait sa curiosité et elle avait mis sur la liste des choses à faire de percer un jour ce mystère. Ca et cambrioler le manoir Wayne, ignorant que les deux éléments étaient liés. L’entourage de Batman avait raison d’estimer qu’elle représentait une menace pour l’anonymat du justicier. Même si Catwoman ignorait les inquiétudes dont elle était la source. Elle verrait en temps utile ce qu’elle ferait.

    *Nous y voilà… Quelques gardes à neutraliser. N’oublies pas, Sélina… Calme et vitesse. Souplesse et rapidité. Et ça ira comme sur des roulettes…*

    Ainsi donc, Sélina s’était introduit aisément dans le bâtiment et, en quelques mouvements silencieux, elle avait endormi le garde qui surveillait les écrans. Elle avait choisi de ne pas le tuer, n’étant pas une nécessité absolue. Elle allait peut-être le regretter mais si elle faisait vite, il n’aurait guère le temps de se réveiller. Sélina était persuadée qu’elle pourrait réussir. Mais elle ne connaissait pas le double piège dans lequel elle s’était fourrée. Elle était bien loin de s’en douter. Mais, même si elle avait été au courant, aurait-elle renoncé pour autant ? Rien n’était moins sûr… Elle aimait les défis, elle aimait le danger, même lorsque ce dernier était bien trop important. Oui, Sélina était par moment tête brûlée, elle l’admettait aisément. Elle repoussait toujours ses limites, sans écouter son corps ni la raison. A présent, elle se tenait immobile, comme si elle guettait.

    Elle était parfaitement immobile, les yeux fermés. Elle avait senti cette présence à l’instant même où elle avait escaladé la paroi du bâtiment. Une présence particulière, magnétique. Une présence animale. Elle était parfaitement sûre de qui se cachait derrière cette ombre dans l’obscurité. Elle sourit avant de répondre à la nuit qu’elle savait qu’il était là.

    *Approche… Approche.*

    Elle savait qu’elle l’avait surprise. Elle savait qu’il ne s’attendait pas du tout à cela. Elle pouvait presque sentir la stupeur parcourir son corps. Le grand Batman ne répondait rien. Espérait-il qu’elle pense avoir fait une erreur et être seule ? Pensait-il qu’elle allait revenir sur ce qu’elle ressentait ? Il se trompait lourdement. Il y avait une autre possibilité à ce mutisme. Il devait certainement être en train de se demander quel élément l’avait trahi, lui si habile à se glisser sans bruit près de ses cibles. Cela amusa grandement la féline. Elle savait déstabiliser les hommes, elle en avait un art consommé. Mais perturber le Grand Justicier de Gotham, c’était une autre paire de manches.

    [colo=red]*Appétissante chauve-souris que je croquerai bien volontiers…*[/color]

    Elle s’était retournée et contemplait à présent l’homme qui faisait trembler les criminels de Gotham. En avait-elle peur ? Non, bien au contraire. Elle était intriguée par cet homme qui, comme elle, s’était masqué. Elle était intriguée et, à présent qu’il était en face d’elle, attirée même. Elle connaissait son pedigree et savait qu’il ne plaisantait pas. C’était ce qui serait probablement fort amusant dans le jeu à venir. Elle adorait l’idée de joue avec cet homme sérieux et froid qui représentait la justice dans toute sa splendeur. D’user de séduction pour l’approcher.

    Vous êtes bien silencieux. Batman aurait-il donné sa langue au chat ? Ce ne serait pas pour me déplaire, loin de là, croyez-le.

    C’était osé mais Sélina n’avait jamais été considérée comme une femme prude, bien au contraire. Elle usait des mots comme des caresses brûlantes, les transformant en des paroles plus sensuelles que jamais. Elle avait une grande expérience en la matière. Elle sentit le Chevalier Noir se contracter à ses paroles. Naturellement, il devait avoir l’habitude que les criminels lui sautent dessus et cherchent à l’anéantir. Sélina n’était pas de ceux-là. Ce n’était pas sa vie qui l’amusait, c’était son cœur sous l’armure. Son jouet favori. Le cœur d’un homme était si fragile quand on savait s’y prendre. Et quelle plus belle cible que le moine vengeur, celui dont le cœur ne battait pour nulle femme. Sélina lui demanda s’il aimait espionner les jolies filles. Sa réponse la fit sourire. Il entrait dans son jeu, malgré lui semblait-il.

    Je vois… J’ai donc toutes mes chances de vous plaire. J’en suis ravie.

    La jeune femme s’était légèrement rapprochée. Elle dévisageait son adversaire, le jaugeant. On devinait la puissance musculaire sous l’armure de kevlar gainée. On ne devinait du visage de Batman que ses lèvres fines d’une sensualité indéniable et son regard noisette noyé dans l’ombre de son masque. Le peu qu’on devinait de sa personne était sincèrement plaisant à voir. Sélina n’en était que plus intriguée et attirée. Batman avait vraiment quelque chose de spécial. Bel homme, de ce qu’elle devinait. Sélina n’était jamais tombée amoureuse mais elle n’avait pas pour autant un cœur de pierre. Elle était sensible à la beauté et surtout, la liberté qui émanait de ce symbole.

    *Dommage que ce costume n’en dévoile pas plus. Je meure d’envie de découvrir le reste…*

    Sélina arborait toujours son sourire charmeur et provoquant qui ne la quittait que rarement. Le mystère autour de la chauve-souris l’attirait irrémédiablement, de plus en plus avec le temps qui passait. Elle ne ressentit nulle surprise du ton froid et glacial de Batman.

    Oh, vous me décevez… Vous méritez mieux qu’une vulgaire drogue pour vous assoupir. Ma carrière ? Se terminer ? Vous auriez le cœur d’arrêter une carrière si prometteuse ?

    Elle souriait, s’amusant toujours, comme un chat avec une souris, n’attendant que le moment propice pour la croquer. Batman semblait avoir parfaitement retrouvé son assurance et s’avança d’un pas décidé vers elle, lui attrapant le bras d’une poigne d’acier. Elle eut un regard suppliant qui relevait de la parfaite comédie. Et soudain, en un mouvement souple et ample, elle lança ses jambes en arrière en un salto qui arracha son bras de l’étreinte du justicier. Ce dernier, surpris, se reprit rapidement, se mettant en garde face à elle et lui demandant où elle comptait aller, sachant qu’un seul des gardes avait été neutralisé et que la seule voie d’accès se trouvait derrière lui. Sélina sourit à nouveau. Elle se rapprocha lentement, d’une démarche féline et sensuelle. Elle s’approchait doucement, comme d’une bête sauvage acculée.

    Qui a dit que je voulais aller quelque part ?

    Elle s’était collée au justicier et sa main gantée de cuir parcourait du bout du doigt le kevlar recouvrant son torse. Elle avait plongé son regard dans celui de Batman, continuant de lui sourire. Le temps paraissait suspendu. Elle se rapprochait lentement, toujours plus, son visage n’étant qu’à quelques millimètres du sien. Ses lèvres effleurèrent celles du justicier mais ne les touchèrent pas. Car soudain, la jeune femme envoya un violent coup de genou dans le ventre de Batman, se laissa tomber au sol et glissa sur le parquet entre les jambes du justicier pour se retrouver de l’autre côté. Elle plongea tête la première par la fenêtre, faisant claquer son fouet qui lui permit de s’envoler dans les airs et de se retrouver sur le toit de l’immeuble d’en face. Elle reprit son souffle. Elle avait eu chaud. Mais soudain, son sourire revint.

    Vous êtes têtu, on dirait. Ou bien, est-ce ce baiser interrompu qui vous a frustré ?

    Elle sentait qu’il était là. Tout était loin d’être terminé entre eux… Le jeu ne faisait que commencer…
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MessageSujet: Re: Cat-Burglar [PV Catwoman]   Cat-Burglar [PV Catwoman] I_icon_minitimeMar 15 Jan - 9:15

Le poignet dont il s'était servi pour tenter d'immobiliser la jeune voleuse le lançait de plus en plus. Non content d'avoir été mis à mal lors d'un précédent (et mémorable) combat, Batman avait une fois de plus dû subir une violente torsion sur son articulation métacarpo-radiale, dont la douleur demeurait toutefois très supportable. Ce ne serait pas la première ni la dernière fois que le Chevalier Noir lutterait contre le crime avec une blessure en cours de guérison. Alfred le rappelait irrémédiablement à l'ordre lorsqu'au matin, ses yeux experts étudiaient la posture de son jeune maître. Néanmoins, Bruce ne disposait d'aucune autre alternative. Qu'il neige, vente, pleuve ; que sa santé soit bonne, moyenne ou exécrable, la Bête exigeait de lui qu'il patrouille sur les toits pentus de Gotham. La Bête en lui exigeait de le changer en prédateur assofifé de Justice, dans l'espoir illusoire qu'un jour, l'assassin de ses parents lui réapparaisse.

La souriante cambrioleuse observa son vis-à-vis avec une lueur étrangement gourmande au fond de ses iris chocolatées. Mis en garde par les stupéfiants réflexes d'évasion de l'acrobate, le trentenaire en costume de chauve-souris ne s'y laissa pas prendre, devinant que l'intrigante brune voulait l'inciter à se rapprocher. Ne relâchant sa garde pour rien au monde, Batman se fit aussi inamovible qu'une statue lestée de plomb, ses lèvres obstinément closes sur un rictus désapprobateur. Derrière la chatpardeuse joueuse, les écrans continuaient de diffuser fidèlement les images enregistrées par les caméras de surveillance. Un innocent voyant pulsatile vert s'était par-ailleurs allumé sur la tableau des commandes de la console de surveillance, voyant avertissant nonchalamment l'utilisateur connaissant parfaitement son matériel que l'alarme silencieuse avait été déclenchée. En découpant la vitre du cinquième étage, l'intruse en cuir noir s'était trahie, coupant sans le savoir (à moins que ce ne fut volontaire ?) le faisceau invisible à l’œil nu qui se superposait sur la face intérieur de chaque fenêtre du muséum une fois la nuit tombée.

* D'ici quelques minutes, le GCPD va débarquer en masse... *

Songeant d'abord à cet élément comme s'il s'agissait d'un atout pour capturer la féline, le milliardaire noctambule réalisa trop tard son erreur. Les voitures de police fondraient autour du bâtiment tous gyrophares allumés et sirène à plein volume, provoquant pire que des signaux de fumée. Les chances pour que le tueur de criminels ne soit pas attiré par un tel tintamarre frôlaient le néant absolu. Ce qui revenait à dire que Batman devait impérativement désactiver l'alarme silencieuse, et ce sans attendre plus longtemps. Derièrre son masque, ses yeux balayèrent le décor, à la recherche d'un moyen de couper le système d'alerte. Une serrure se trouvait sur la console principale, visiblement disposée ici pour permettre de rectifier une éventuelle fausse alerte. Restait à trouver la clef qui faisait la paire avec cette serrure...

Qui a dit que je voulais aller quelque part ?

Ronronnant son insinuation telle un félin en mal de caresses, la provocante dérobeuse de bijoux s'avança voluptueusement, comme au ralenti, vers la figure d'autorité qui la toisait froidement, bras toujours levés en prévision d'un coup qui viendrait tôt ou tard. L'esprit attentif à tout son environnement, le Chevalier à la cape tenta d'accorder à la silhouette féminine lui faisant face autant d'attention qu'au reste de son champs de vision. Exercice périlleux, surtout lorsque la silhouette sus-mentionnée s'amusait à remplir de plus en plus le champs de vision de son lugubre observateur. Plus près, toujours plus près... Batman savait qu'elle le testait, le mettait à l'épreuve. Malheureusement, le fait qu'elle ait quasiment la même gracieuse chevelure brune et soyeuse que Rakel n'aidait pas. S'il se jetait sur cette femme, elle l'esquiverait et détalerait ; s'il reculait pour garder ses distances, elle lui emboiterait le pas, le contraignant à s'écarter, alors qu'il était le poursuivant. Optant pour la seule réaction qu'il lui restait, la chauve-souris afficha une posture d'attente, tel un loup laissant sa proie venir elle-même se jeter dans sa gueule, n'offrant à la tentatrice aucun signe de faiblesse. La Bête n'éprouvait qu'un sentiment : la Haine. Le reste du spectre émotionnel lui était inconnu.

Leurs corps à une telle proximité qu'ils respiraient le même oxygène, les deux adultes costumés auraient pu ressembler à deux amants s'il n'y avait pas eu cette réticence dans l'atmosphère. Estimant que la voleuse s'était bien assez rapprochée de lui, Bruce se prépara à l'immobiliser, profitant du peu d'espace offert à la criminelle pour l'amener au sol. Dans son champs de vison tenait tout juste le visage couvert de noir de la féline ainsi que sa ligne d'épaule. Et cette femme masquée, qui l'observait avec une expression désarmante, lui fut tout-à-coup étrangement familière.

L'exposition Matisse du muséum battait son plein. Cerné par les riches et les flagorneurs, Bruce se trouvait là, planté au milieu des bonnes gens du centre-ville, un cure-dent dépossédé de son canapé entre les doigts. Une musique langoureuse aux accords de Jazz résonnait à ses oreilles. La nuit était entamée, mais il n'avait pas encore bu une seule goutte du champagne que les serveurs ne cessaient de lui proposer en le croisant. Pourtant, il avait l'esprit un peu cotonneux se sentait à l'étroit dans son smoking taillé sur-mesure, et trouvait que le climatisation chauffait un peu trop l'air ambiant. Le milliardaire venait de faire une rencontre étonnante ; peut-être cela expliquait-il (en partie, du moins) son trouble ? Il était planté là, sur le parquet lambrissé du muséum, le regard comme aimanté vers un tableau le fascinant.

Spoiler:

Une voix féminine lui parvenait, mais il ne l'écoutait qu'à demie. Son esprit avait été happé par l'image de la femme masquée. Il avait toujours trouvé les femmes masquées très séduisantes, à cause de la part de mystère qu'elles dissimulaient. A cet instant, l'excentrique milliardaire misanthrope n'existait plus. Seul Batman l'orphelin vivant plus derrière son masque qu'à visage découvert admirait le mystérieux portrait, voyant en cette figure féminine énigmatique une égale, une créature belle et digne d'intérêt.

Le Chevalier Noir, perdu dans ses souvenirs, n'avait pas senti l'index cajoleur dessiner un trait imaginaire sur le plastron de son armure ; en revanche, il perçut très distinctement la pointe de genou qui fut violemment projetée contre son sternum, ainsi que les lèvres étrangères qui s'envolèrent loin des siennes, comme un papillon curieux venu se poser sur sa bouche, et qui se serait ravisé au tout dernier moment. A demi sonné, le disciple répudié de la ligue devina plus qu'il ne vit la garce vêtue de cuir se couler fluidement dans son dos avant de s'élancer dans le vide. Les traits tirés en une grimace de douleur, l'homme dupé par les sourires d'une jeune femme se fit violence pour ne pas se lancer furieusement à la poursuite de cette teigne aux longs cheveux bruns. Le claquement sec d'un fouet déroula résonna en écho dans les hauteurs de la ville. Étouffant juron sur juron en grognant sourdement lorsqu'il eut à se baisser, le fils de Thomas Wayne arracha presque au ceinturon du garde la clef qui s'y trouvait, enfonçant le précieux sésame dans sa serrure avant de faire pivoter le tout. Obéissant, le voyant vert cessa de clignoter, indiquant que l'alarme silencieuse venait d'être coupée. Mission accomplie : le GCPD ne débarquerait pas tel un orchestres symphonique autour du muséum. Une simple patrouille viendrait probablement tout de même, pour s'assurer que tout était bien en ordre dans le bâtiment. La confirmation de l'équipe de nuit se chargerait de dissiper les derniers soupçons des autorités, et la tentative de cambriolage tomberait dans l'oreille d'un sourd.

* Et maintenant, à cette petite peste ! *

Le coup porté par la voleuse de bijoux, en dépit de sa force, cessa rapidement d'être douloureux. Remis en quelques secondes de l’estocade, Batman apprécia une nouvelle fois de porter une armure conçue par Fox. S'engouffrant à son tour par la fenêtre, la chauve-souris abandonna le garde drogué qui croirait sans doute s'être assoupi tout seul à son réveil. D'un geste souple, Bruce mit en joue la façade du building le plus proche, espérant y trouver un point d'observation suffisant pour retrouver la trace de la voleuse. Une longue traque venait de commencer, pour le prédateur de Gotham, qui se promit de ne pas se laisser perturber par ses souvenirs lors de sa prochaine entrevue avec la féline. Volant comme une ombre dans le noir, l'orphelin costumé déchira la voute céleste ennuagée de sa silhouette cauchemardesque, les pans de sa cape élargissant artificiellement son envergure. Du toit de la haute construction de béton jaillit d'abord son masque, puis le reste de son corps, tandis que la remontée mécanique de son grappin achevait de le tracter à bon port. Or, par un jeu de circonstance un peu trop extraordinaire pour que seul le hasard puisse en être responsable, il advint que la jolie brune avait elle aussi élu domicile sur ce même toit désert. Désormais averti sur la sensibilité des oreilles triangulaires de l'acrobate, son poursuivant ne gaspilla pas outre mesure son temps à essayer de dissimuler sa présence. Debout dos au vide, les yeux plantés sur la nuque de la femme aux pattes de velours, Bruce n'empêcha pas l'étoffe de sa cape de claquer au vent.

Vous êtes têtu, on dirait. Ou bien, est-ce ce baiser interrompu qui vous a frustré ?

La pique fut porté avec douceur, presque sans mauvaise intention. Ou du moins, sans mauvaise intention apparente. Car en dépit du ton feutré employé et de la tendresse perçant au-travers des mots, le PDG de Wayne Entreprise devina un désir manifeste de provocation. Encore. Mais il n'allait certainement pas lui offrir le plaisir de rentrer dans la danse. Lui ne jouait pas, lorsqu'il enfilait sa tenue. C'était même tout le contraire.

« Si vous mourrez d'envie d'embrasser quelqu'un, attendez donc de rencontrer vos camarades de cellule. »

Le grondement reprit, toujours aussi glacial et sombre. Seulement à présent, le décor n'était plus celui d'une pièce étroite où le Chevalier Noir bénéficiait de l'avantage : ils se tenaient sur une vaste zone à ciel ouvert, où fourmillaient les possibilités d'évasion. Souple et rapide dans l'exécution de ses esquives, l'adversaire de Batman avait prouvé qu'elle savait s'extraire des situations difficiles avec panache ; qu'il lui prenne l'envie de se faufiler dans des passages étroits, et Bruce n'aurait plus qu'à remettre à un autre jour ses projets d'arrêter l'experte-cambrioleuse. Ou à lui coller un mouchard. Respirant profondément, l'homme en armure se força à ne pas bêtement jeter des batarangs sur son opposante pour l'assommer. D'abord, parce que cette idée ne lui était venue qu'en réponse à l'énervement qu'avait levé chez lui la manigance fourbe de la séductrice ; et ensuite, parce qu'agir spontanément, sans réfléchir, provoquait invariablement des erreurs. Rien n'assurait au combattant du crime que la demoiselle ne sache pas esquiver ses projectiles ; le cas échéant, une attaque à distance achèverait de faire fuir la criminelle en combinaison noire. Pour maximiser ses chances de réussite, il lui était impératif de s'approcher de la dangereuse créature si versatile.

« Pour ce qui est de votre "carrière", la seule promesse qui lui est faite est de se finir entre les quatre murs d'une prison. Vous pourrez remercier Wayne de ma part, quand vous y serez. Sans l'initiative mégalo de cet imbécile arrogant désireux d'épater la galerie, j'aurais sans doute mis plus de temps à vous envoyer à l'ombre. »

Derrière les déclarations vides et le recyclage de ses précédentes menaces, Batman cherchait à occuper la chatpardeuse. Cette dernière présentait une confiance et une assurance quasiment royale en ses capacités, chose qui de prime abord surprit le Chevalier Noir. Ayant bénéficié d'un peu de temps pour analyser la situation, le Détective considéra que le trait de personnalité de la jeune femme pourrait être retourné contre elle. Il suffirait, entre guillemets, à Bruce d'exploiter les tendances joueuses de la pickpocket de haut-vol pour la dissuader de disparaître (ce qui constituait pourtant le choix le plus raisonnable). Mais là se trouvait le point faible de la chipie voleuse : elle n'était pas raisonnable, loin s'en fallait. Et cette arrogance prégnante dans sa manière de considérer les dangers ouvrirait peut-être une brèche suffisante pour que le fils de Thomas Wayne parvienne à la mettre hors-course.

Aussi bien pour faire parler son interlocutrice que parce que la question l'intriguait véritablement, le pupille d'Alfred fit glisser ses bottes sur le toit, s'immobilisant à environ cinq mètres de la charmeuse, sa cape de nouveau drapée autour de son torse, dissimulant tout son corps ainsi que ses bras.

« Vous ne semblez pas avoir très peur de moi. En général, seuls les fous et les personnes n'ayant rien à se reprocher ne me craignent pas. Sauf que vous ne me paraissez pas folle. »
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MessageSujet: Re: Cat-Burglar [PV Catwoman]   Cat-Burglar [PV Catwoman] I_icon_minitimeDim 27 Jan - 19:49

    L’envie. Voilà ce qui la poussait à voler. L’envie et l’attrait du danger. Elle était shootée à l’adrénaline, c’était un fait. Rien n’était plus excitant pour Catwoman de frôler les limites de la loi, de flirter avec le danger et de s’en sortir, toujours vainqueur. Ce n’était que dans ces moments-là qu’elle se sentait vivante, enfin. Et plus important encore : libre. Une liberté qu’elle n’aurait troquée pour rien au monde. Il n’était pas toujours évident d’être seule et sans attache. Mais Sélina s’en accommodait. Elle n’avait que Holly qui connaissait sa véritable identité et qui l’appréciait. Une véritable amie. Une seule. Pour le reste, elle était seule au monde. Mais elle ne s’en plaignait pas. Se lier, c’était risquer de perdre l’être cher, c’était avoir une faiblesse aux yeux de ses adversaires. Et cela, Catwoman ne pouvait se le permettre. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle n’avait jamais été amoureuse, n’avait jamais aimé personne autre qu’elle-même. Et cela lui avait pour l’instant toujours réussi. Pourquoi donc changer ?

    Sélina se tenait toujours face au justicier, s’approchant avec une lenteur toute volontaire et dévisageant le fameux héros. Elle était ravie de le rencontrer et se demandait s’il était à la hauteur de sa légende. Elle allait rapidement le découvrir, de toute façon. Il se tenait droit, majestueux et semblait fait de pierre. Un roc inaltérable et incorruptible que rien ne pourrait ébranler. Il avait quelque chose de brutal et de rassurant à la fois. Une ambivalence que Sélina retrouvait en elle-même. Oui, il lui ressemblait beaucoup plus qu’il ne pouvait le croire, même si tous deux n’étaient pas du même côté de la loi. La jeune femme était plus qu’intriguée par cet homme. Qui était-il sans son masque ? Un simple policier ? Un idéaliste soutenu par Dieu savait qui. Il était une énigme à lui tout seul. Et Sélina avait toujours été attiré par le mystère et le danger. Il restait de marbre tandis qu’elle s’approchait lentement, sûre d’elle et provocante, comme à son habitude. Elle savait pertinemment qu’une alarme avait certainement dû se déclencher. Elle aurait eu le temps de récupérer les objets qui l’intéressaient avant de disparaître si Batman n’était pas intervenu.

    *Il faut que je sorte d’ici et vite. Sinon la cavalerie va arriver et ça ne fait aucun doute que ce beau brun me livrera sans aucun remord.*

    Sélina voyait parfaitement les yeux du justicier balayer la pièce et elle devinait aisément ce qu’il devait chercher. Le moyen de neutraliser l’alarme. Mais pour quelle raison ? Cela était plus obscur à ses yeux. Il avait tout intérêt à ce que le GCPD débarque ici et arrête la cambrioleuse aux pattes de velours. Pourquoi semblait-il vouloir neutraliser l’alarme dans ce cas ? La seule réponse était qu’il ne voulait pas l’envoyer en prison. Du moins pas tout de suite. Servirait-elle d’appât pour autre chose ? C’était obscur mais elle ne s’en préoccupait pas plus que ça. C’était Batman qui l’intéressait. Et lui seul. Elle en avait presque oublié les raisons de sa venue ici. Dans tous les cas, elle savait que son plan allait tomber à l’eau, par la présence du justicier. Alors, autant passer un peu de bon temps en sa compagnie, non ?

    Elle avait murmuré quelques mots et continuait de se rapprocher, lentement, avec application. Elle se demandait pour quelle raison Batman ne la stoppait pas. Il en aurait eu la force, et la possibilité. Pour quelle raison ne le faisait-il pas ? Il avait peut-être peur de blesser une femme ? Mais une fois encore, elle ne se souvenait pas qu’il ait eu la même indulgence vis-à-vis de Pamela Isley ou de Harley Quinn. Autre possibilité improbable mais pas tant que ça, il ressentait autant de curiosité envers elle qu’elle en ressentait pour lui. Intéressant. Et prometteur. Elle espérait ne pas se tromper. Le grand justicier semblait acculé, mais il gardait sa posture hiératique, un masque de froideur et de neutralité. Sélina ne semblait pourtant pas être impressionnée le moins du monde. Elle se rapprochait toujours, lentement, comme si s’approchait d’une bête sauvage qui pourrait lui mordre la main et qu’elle ne se rendait pas compte du danger. Sélina était la sensualité incarnée, nombres d’hommes auraient certainement grandement apprécié de se trouver à la place du Chevalier Noir en cet instant. Mais Sélina n’aurait voulu personne d’autre. Elle s’amusait beaucoup plus avec cet homme sombre et si viril.

    La jeune femme était à présent si proche qu’ils pouvaient sentir le souffle de l’autre sur la partie découverte de leur visage. Elle frissonna et un sentiment inconnu lui serra la gorge. Une sorte d’excitation particulière. Une saveur qu’elle n’avait jamais goûtée. Il avait véritablement quelque chose de particulier, un charisme animal qui l’attirait comme un aimant, sans qu’elle y puisse rien. Elle sentait une réticence, une méfiance chez le justicier et elle aurait aimé l’abolir, elle ignorait totalement pourquoi. En règle générale, elle s’amusait de la méfiance qu’elle lisait chez ses ennemis. Mais elle ne considérait pas Batman comme un ennemi.

    Il semblait perdu dans ses pensées et Sélina se souvenait soudain de la première fois qu’elle avait vu les exploits de l’homme chauve-souris aux informations. C’est lui qui l’avait convaincu, sans le savoir, que porter un masque lui permettrait d’être libre, plus libre qu’elle ne l’avait jamais été. Elle avait suivi ses actes, tremblé lors des moments de doute et sourit lorsqu’il s’en était sorti. Mais il y avait un élément que son esprit maintenait sous clef. Une sensation qu’elle avait ressenti en voyant l’homme au journal. Une sensation qu’elle n’avait jamais ressentie auparavant. Une envie. Un besoin. Et le désir de cet homme. L’attraction qu’il exerçait sur elle depuis avait été bridée, contenue. Elle s’était persuadée que ce n’était rien et avait rejeté cette émotion loin de son esprit.

    Mais à présent qu’il se trouvait face à elle, ce qu’elle avait éloigné revenait la hanter. L’image miroir de l’homme qui lui ressemblait tant tout en étant tellement différent d’elle. Elle ne devait pas se laisser fléchir, car Batman lui n’aurait aucune pitié et aucun sentiment pour elle. Elle devait se maîtriser et cesser de jouer avec le feu, en espérant Dieu sait quoi. Elle cherchait l’homme sous le masque, mais peut-être n’y en avait-il plus. Peut-être n’y avait-il plus qu’une Bête avide de vengeance et de justice. Elle avait pourtant l’impression que ce n’était pas le cas. Mais qui lui disait qu’elle ne se trompait pas lourdement ?

    Les pensées l’assaillaient et elle tentait de les éloigner, de conserver son côté sûre d’elle et sensuel. Elle savait à merveille dissimuler ce qu’elle pensait et ressentait. Mais ce n’était pas toujours facile. La jeune femme avait parcouru du doigt le torse du héros tandis que ce dernier semblait lui aussi plongé dans ses pensées. Elle sourit et profita de sa faiblesse pour s’enfuir, lui lançant un violent coup de pied dans le sternum. Glissant souplement entre ses jambes, cela ne lui prit que quelques instants pour sauter par la fenêtre, faire claquer son fouet et se retrouver sur le toit de l’immeuble, saine et sauve. Elle écoutait les bruits de la ville, aux aguets. Normalement, d’ici quelques secondes, les sirènes de la police retentiraient dans les rues de Gotham. Mais… Rien. Aucun bruit. Aucun hurlement de sirène. Etrange. Sélina en conclut naturellement que Batman avait réussi à désamorcer l’alarme. La question qui demeurait était encore pourquoi avait-il fait cela ? Sélina avait quelques regrets d’avoir dû porter un coup au justicier, ce qui ne lui arrivait jamais. Elle n’avait jamais eu de telles pensées pour les gardes qu’elle avait neutralisé, les criminels à qui elle avait administré une correction. Alors, pourquoi Batman faisait-il exception ? Encore peut-être cette même idée d’avoir entraperçu en lui un égal. Un homme enfin à sa mesure. Et un homme qui lui ressemblait et l’attirait. Elle se tenait toujours droite et immobile sur le toit, observant la ville d’un air pensif. Elle n’était nullement pressée puisque les flics ne débarqueraient pas en masse. Il y aurait probablement une équipe envoyée pour vérifier que tout allait bien mais rien de plus. Pas de quoi s’inquiéter.

    *Qu’est-ce qui t’arrive, Sél ? Reprends-toi ma fille.*

    Oui, elle était perturbée. Elle pensait mener la danse, mais à cette heure, elle n’en était plus très sûre. Elle sentait qu’il représentait une faiblesse. Sa faiblesse. Et qu’elle devait garder sa vigilance si elle ne voulait pas qu’il prenne le dessus et qu’elle finisse sous les verrous. Ce qu’elle trouvait dommage. Sélina savait intuitivement que Batman ne s’avouerait pas vaincu pour un aussi faible coup. Elle ne cherchait cependant pas à fuir de ce toit où le justicier ne manquerait pas de la retrouver. Pour quelle raison ? Elle ne le savait pas trop. Sa raison lui criait de fuir et de disparaître dans la nuit tandis que son cœur la poussait à rester pour en savoir plus sur cet homme de l’ombre qui l’intriguait tant. Ce fut son cœur semblait-il qui gagna la bataille. Elle resta donc immobile tandis que le bruit caractéristique d’un grappin qui s’accrochait à la façade retentissait derrière elle. Batman savait qu’elle l’entendrait arriver aussi ne prit-il pas de précaution pour son atterrissage. Elle lança une petite phrase d’un ton doux et moqueur. Mais on ne sentait aucune animosité dans sa voix, presque de la tendresse. L’homme ne sembla pas entrer dans le jeu séducteur de la femme chat et lui rétorqua qu’elle adorerait embrasser ses codétenus. Sélina pivota et lui fit face, son sourire sensuel sur les lèvres.

    Tss, tss, tss, vilain garçon. Ne soyez pas désobligeant. Vous êtes tellement charmant quand vous ne faites pas votre mauvaise tête.

    Sélina n’était pas idiote. Si Batman ne cherchait pas à la neutraliser tout de suite, c’est qu’il savait qu’il n’avait pas l’avantage. Il savait qu’elle pouvait s’enfuir à tout instant et qu’il ne la retrouverait pas si facilement que ça. Sélina aurait aimé penser que ce n’était pas uniquement pour la mettre sous les verrous qu’il restait en sa compagnie. Mais elle ne devait pas être naïve. Batman était intransigeant et implacable. Elle sourit, se rapprochant lentement à nouveau, comme si elle ne craignait nullement le justicier. Elle était pourtant sur ses gardes, même si de son côté, elle ne désirait pas lui nuire. Au contraire. Elle savait qu’il la faisait parler pour gagner du temps, c’était évident, il ne pouvait y avoir d’autres raisons. Espérait-il des renforts ? Non, ce n’était pas le genre. Il travaillait en solo et se contenterait de la déposer pieds et poings liés devant le GCPD. Sélina écouta les menaces que lui réitérait Batman. Elle haussa les épaules.

    Vous savez comme moi que vous cherchez à gagner du temps. Et à présent, vous savez que j’en ai conscience. La question qu’un grand détective comme vous doit se poser c’est… pourquoi en sachant que vous voulez m’arrêter et que vous n’attendez que l’opportunité pour cela, est-ce que je reste face à vous ?

    Sa voix était un murmure caressant et doux, ses lèvres semblant caresser chaque mot qui sortait de sa bouche. Batman se rapprocha à son tour, complètement drapé dans sa cape et se figea à quelques pas d’elle. Sélina s’arrêta également après un pas supplémentaire. Elle l’observa de son regard noisette, se demandant ce qu’il pensait. Elle fut également surprise de sa question.

    Je n’ai pas peur de vous. Parce que je sais ce que vous êtes. Vous êtes possédé par une rage et un désir qui vous dépasse. Qui vous pousse à arpenter ces rues la nuit, presque contre votre volonté. Et vous ne trouvez qu’un peu de repos lorsque vous pensez avoir atteint un petit objectif, arrêter tel ou tel criminel, objectif qui n’est qu’un pas dans le plan tellement plus vaste que vous vous êtes créé.

    Elle était à présent très proche de lui, à nouveau respirant le même air que lui. Elle ne semblait pas avoir d’intention malveillante cette fois-ci, bien qu’elle se tienne prête à réagir au moindre geste du justicier. Elle rapprocha son visage, ses lèvres effleurant celles de Batman et murmurant :

    Je n’ai pas peur de vous parce que je suis plus proche de vous que vous ne le pensez…

    Sa phrase se termina dans un soupir tandis que ses lèvres attrapèrent celles de Batman en un baiser passionné et brutal.
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MessageSujet: Re: Cat-Burglar [PV Catwoman]   Cat-Burglar [PV Catwoman] I_icon_minitimeSam 9 Fév - 18:56

Répondant à sa question par une autre, la féline imita l'attitude prudente de son vis-à-vis, réduisant la distance entre eux deux sans toutefois se départir d'une méfiance intrinsèque. Au passage, la demoiselle avoua être pleinement consciente du retournement de la situation, à son avantage. Bruce, dans un recoin très secret de ses pensées, ne put qu'admirer l'assurance quasiment surnaturelle de cette criminelle, qui, non contente d'avoir été prise en flagrant délit de vol par Batman, s'était avancée jusqu'à frapper ce dernier avant de lui fausser joyeusement compagnie. Et maintenant que le Chevalier Noir, le terrible et rancunier prédateur de Gotham, revenait voir la responsable de cette agression pour lui faire payer cher son outrecuidance, l'intéressée ne trahissait toujours aucun signe de peur, ni même la plus petite gêne. Comme persuadée que l'impassible chauve-souris ne lui tiendrait pas rigueur du direct expédié sur son diaphragme, la gracieuse brune se ravançait déjà vers le traqueur à la cape, à l'instar d'une enfant convaincue que tout ceci était factice, et que jamais Batman ne lui ferait vraiment du mal. Un souffle aérien balaya les hauteurs de la ville tel une caresse céleste, faisait voleter quelques longues mèches souples dans la nuit autour du délicat visage de la criminelle personnifiant l'agilité féline. Subrepticement, Bruce eut envie de demander à son interlocutrice si avoir les cheveux libres ne la dérangeait pas lors de ses escapades nocturnes. La seconde suivant, le milliardaire raya la question de son esprit. La Bête ne badinait pas avec les malfrats ; elle les neutralisait.

* N'entre pas dans son jeu, ne lui répond pas. Arrête-la tant que tu le peux. *

En son for intérieur, Batman s'obligea néanmoins à se repasser le déroulement des événements, comme un film visionné en marche arrière. La cambrioleuse témoignait un peu trop d'aplomb pour qu'il n'y voit pas le signe d'un danger latent. Se serait-elle adjointe les services d'associés ? De sous-fifres quelconques, dissimulés sur les toits ? Le Joker disposait déjà d'hommes de main dévoués à sa cause, tout comme le Pingouin. Peut-être que cette pratique ne tarderait pas à faire des émules, au sein de la faune criminelle de Gotham ?

* Sauf que ça ne cadre pas avec son profil... Cette femme est une solitaire ; elle se borne à un champs d'activité faisant la part belle à la discrétion. Elle vole ponctuellement, sans donner dans le spectaculaire. Définitivement pas le genre à s'entourer de partenaires ou à vouloir attirer l'attention en agrandissant ses rangs. *

La féline brune, apparemment peu gênée par le mutisme obstiné de son interlocuteur au masque noir, retrouva ses manières enjôleuses et rassurantes, décrivant avec acuité le profil de la Bête sommeillant en Bruce. Comme lors de leur rencontre, la Chatpardeuse grappilla les centimètres d'une démarche chaloupée, telle un charmant papillon de nuit irrésistiblement attiré vers une fascinante source de lumière. Tout du long, son timbre langoureux combla les blancs laissés par le Chevalier Noir, ses lèvres s'attardant sur chaque syllabe, comme pour en savourer l'onctuosité. La tactique employée fit ressurgir chez le milliardaire en costume le souvenir aiguë et douloureux d'un genou enfoncé dans son thorax, chassant de ses pensées les réflexions à présent annexes de son cerveau sur ce que pouvait bien tramer la voleuse au fouet. La ville bruissait de ses mélodies coutumières, à l'image d'un animal ronflant après s'être tranquillement assoupi. Sur les hauteurs, deux figures portant le noir et se contemplant attentivement valsait à leur façon, le rythme de leur danse s'étant ralenti tandis que la vis-à-vis de la chauve-souris tentait de réitérer sa feinte de baiser, sa voix satinée murmurant les suaves notes d'un discours destiné à endormir la vigilance de l'immobile trentenaire. Aux aguets, devinant ce qui allait suivre, Batman mobilisa toute sa concentration, prêt à réagir au moindre geste de la séductrice en cuir, refusant de retomber dans le même piège une seconde fois.

Or, malicieuse et imprévisible, la jeune femme se plut à ne pas interrompre l'embrassade, cette fois-ci, amenant de brûlantes lèvres avides de goûter celles du prédateur nocturne sur la bouche de celui-ci, qui se figea l'ombre d'un moment avant de repousser la courtisane des deux mains, recomposant rapidement son masque de neutralité métallique. Son premier réflexe fut de s'assurer qu'on ne venait pas d'essayer de l'empoisonner ou de le droguer (les femmes criminelles démontraient parfois une inventivité à la limite de l’indécence, lorsqu'il s'agissait de mettre hors-course un opposant). Dévisageant la brune décidément bien mutine avec ce qui se rapprochait le plus de l'incrédulité dans la palette inexpressive du gardien de Gotham, l'homme à la cape rétorqua âprement, sans un mot pour le baiser échangé :

« Nous appartenons à deux mondes totalement différents. Vous êtes une voleuse. J'arrête les gens comme vous. Qu'avons-nous en commun, sinon de porter le noir pour couleur ? »

Tout en lâchant ce qu'il croyait être la plus indifférente des répliques, Bruce réalisa qu'en temps normal, il aurait simplement profité du baiser pour attacher discrètement les mains de la criminelle, afin de l'immobiliser et de l'amener ligotée jusqu'au commissariat le plus proche. Alors qu'il s'était juré de ne pas se laisser embobiner par cette camaraderie feinte, voilà qu'il saisissait stupidement la perche tendue par son interlocutrice pour relancer leurs échanges. Cette dernière n'aurait sans doute pas pu rêver meilleure occasion pour le planter là, avec le souvenir évanescent de ses lèvres sur sa bouche. Déterminé à ne plus laisser la voleuse mener leur entretien, le Détective se prépara à raffermir sa prise sur la féline, prévoyant de ne plus rien lui dire jusqu'à ce qu'il soit sûr qu'elle ne lui échapperait pas. La précision avec laquelle cette artiste de la cambriole avait dépeint son profil continuait d'interpeller le Chevalier Noir. Soit cette jeune femme disposait d'un talent inné pour le profilage (ce qui pouvait se révéler dangereux à long terme), soit elle s'était débrouillée pour obtenir par un biais quelconque des informations sur le protecteur de Gotham (ce qui était tout autant, voire plus dangereux). Trancher cette épineuse question exigerait d'interroger la criminelle pendant un bon moment ; or, de ce qu'il avait pu en voir, Batman devinait que la principale intéressée ne se prêterait pas de bon gré à ce genre de "dialogue unilatéral". Aussi, profitant d'avoir les mains dissimulées par les replis de sa cape, il vida le contenu d'une des rangements de sa ceinture dans sa main droite.

« Je vais vous apprendre à me craindre ! »

Juste après cet impromptu grondement d'avertissement, le trentenaire en costume sombre écarta largement les pans de sa cape, dépliant brutalement les ailes de la Bête. Tentant avec une lenteur calculée d'attaquer la voleuse aux pattes de velours, ses deux poings serrés jaillirent, ciblant l'abdomen de la jeune femme. Sans surprise, la belle acrobate se mit aussitôt hors d'atteinte de cette laborieuse offensive, à l'image d'un félin agile bondissant négligemment entre les coups traînants d'un ours mal réveillé. Cependant, le pupille d'Alfred ne s'en tint pas là. Ayant réussi à forcer son opposante à mettre de la distance entre eux deux, l'ombre de Gotham pu lâcher les capsules fumigènes qu'il tenait entre les doigts de sa main directrice, sa silhouette s'évanouissant dans un épais panache de fumée grise dégageant une légère odeur de soufre.

* Voyons si ce n'était qu'un coup de chance, ou si elle peut réellement déceler ma présence. *

Sans un bruit, fort de ces années d'entraînement passées autour du globe, Bruce se drapa d'un manteau de noirceur en intégrant une zone particulièrement mal éclairée des toits, savourant le contact rassurant de l'obscurité sur son corps, qui le dissimulait à la vue du danger et des ennemis. Tapi au sein de ses ténèbres fraternelles, le prédateur se sentait bien, en sécurité, et au calme, dans des conditions optimales pour étudier n'importe quelle situation et mettre au point un plan d'attaque infaillible. Replié sur lui-même, les yeux fixés sur la Chatpardeuse, Batman attendit de voir si la voleuse allait commettre une erreur exploitable, ou si, au contraire, l'intrigante brune fonderait sur sa position, démontrant ainsi qu'elle disposait de plus d'une corde à son arc.

Multiples sirènes de police s'approchant du Muséum.
Gyrophares tourbillonnants dans la nuit, tous feux allumés

En un quart de seconde, le Chevalier Noir focalisa son attention sur ce bruyant convoi totalement inattendu, plissant les paupières derrière son masque de sévérité. Le GCPD venait d'envoyer la cavalerie lourde sur le Muséum, alors même que l'effraction n'aurait dû attirer qu'une équipe de deux policiers fatigués, et peu vaillants. En lieu et place du tandem léthargique prévu, six voitures, charriant un lot non-négligeable de représentants des forces de l'ordre, slalomèrent entre les rues à toute allure, avant de s'arrêter les unes après les autres en un demi-cercle grossier autour de l'entrée principale de l'établissement. De son point d'observation, le milliardaire noctambule ne tarda pas à comprendre qui s'était montré suffisamment zélé pour inciter la police à dépêcher un régiment d'intervention au Muséum.

* Alfred... *

Le majordome, avec sa présence d'esprit habituelle, avait vraisemblablement su faire le lien entre l'alarme silencieuse (dont le signal était depuis quelques temps également capté par l'ordinateur de la Batcave) et l'apparition tant attendue de la cambrioleuse de bijoux sévissant à Gotham. Croyant bien faire et aider son maître, le dernier-né Pennyworth s'était sans doute précipité sur le clavier du plus puissant ordinateur du manoir Wayne, pianotant sur les touches avec la même dextérité que son employeur et réduisant à néant les efforts de ce dernier pour tenir la police loin des lieux du présumé vol avec effraction. Sans plus se soucier d'être discret, Batman bondit, déterminé à inciter la féline à s'enfuir sur-le-champs (quitte à perdre sa trace et à laisser filer sa seule occasion d'arrêter l'ingénieuse demoiselle), car tout demeurait préférable à ses yeux à l'idée de mettre l'insouciante brune face à l'encagoulé tueur de criminels. Entrouvrant déjà la bouche, le Chevalier Noir retint son cri d'avertissement en découvrant que, tandis qu'il s'était laissé distraire par l'arrivée du GCPD, sa malicieuse interlocutrice lui avait faussé compagnie. Peut-être les sirènes l'avaient-elles faite fuir ? A moins qu'elle ne s'en soit retournée dans l'air enivrant de la nuit, en quête d'une nouvelle proie à détrousser ? Impossible à savoir ; du moins Bruce supposa-t-il qu'elle était désormais en sécurité.
Mais était-ce seulement le cas ?

* Je n'ai aucun moyen de savoir combien il faut de temps à la Faucheuse pour débarquer aux alentours du Muséum... Néanmoins, dans le pire des scénarios (qui consiste à supposer que ce tueur patrouillait dans le secteur lorsque les autorités sont arrivées), il y a de fortes chances pour que l'assassin de Louis Hill soit dès à présent sur les traces de sa future prochaine victime... *

Plongé dans ses réflexions, le solitaire combattant du crime considéra les deux options qui s'offraient à lui : partir du principe que la cambrioleuse du Muséum s'était envolée suffisamment tôt pour ne pas être inquiétée par l'alter-égo létal de la chauve-souris ; ou au contraire, supposer que le meurtrier à la faux traquait la jeune brune, par voie de conclusion directe en danger de mort. Incapable de se payer le luxe de privilégier la première de ces deux hypothèses (pas après avoir essuyé une cuisante défaite lors de leur précédente passe d'arme), l'orphelin de Crime Alley sortit son grappin et commença à chercher une zone en hauteur avec un panorama dégagé sur les environs.

* Qui que soit la personne sillonnant les rues de la ville pour y tuer ceux qu'il juge indignes de vivre, je la sais extraordinairement douée pour repérer ses cibles. L’exécution de Berretti, entre autre, prouve qu'il/elle sait obtenir en temps réel des informations sur sa proie, et peut se rendre à la localisation d'un individu dans les plus brefs délais. *

Certes, la partie la plus sombre du protecteur de Gotham aurait aimé laisser la téméraire et si sûre d'elle séductrice en cuir noir se débrouiller seule face à la Faucheuse, affrontant de ce fait l'allégorie de la Mort. Imaginer cette insolente chapardeuse au sourire permanent se heurter à un adversaire insensible aux numéros de charme et aux mimiques attendrissantes avait de quoi apaiser l'égo de Bruce, légèrement malmené par la frivolité quelque peu agaçante de la criminelle aux doigts de fée. Malheureusement, aussi agréable que fusse cette idée, elle n'engendrerait en définitive rien de bon. Si, à l'issue de la rencontre, la voleuse mourrait, le Chevalier Noir s'en attribuerait la responsabilité pour le restant de ses jours ; et si l'acrobate au fouet survivait à la Faucheuse, elle n'en ressortirait que plus convaincue d'être invulnérable et à l'abri de tout réel danger. Dans les deux cas, Batman devrait intervenir pour éviter qu'une telle chose ne se concrétise.

Actionnant son grappin, la figue ailée prit son essor, s'installant à l'aplomb d'un immeuble, et fouilla la marée de toits de ses iris dilatées. Il avait le reste de la nuit pour retrouver la féline et s'assurer de sa bonne santé... Et accessoirement, se préparer à un éventuel second combat contre le plus dangereux de ses adversaires. Mais cette fois-ci, il ne serait pas totalement désarmé face à l'apparition squelettique en armure.
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